C’est la rentrée! Et si on arrêtait de se culpabiliser?
Aujourd’hui, comme près de 230.000 étudiant.es du supérieur j’ai effectué ma rentrée et pas n’importe quelle rentrée. Une rentrée en « code jaune », une rentrée en demi-teinte, partagée entre espoir et des espoirs. Aujourd’hui plus que jamais, méditer avait toute sa place, une place qui reste à faire dans l’enseignement supérieur et qui trouve tout son sens en ces temps incertains.
Aujourd’hui, plus que jamais j’ai (res)senti combien il était difficile d’accueillir ses émotions et de leur laisser de la place. Sans le savoir, la plupart de ces étudiant.es étaient des inventeurs d’un monde nouveau et découvraient comme « si c’était la première fois » cet établissement où ils et elles vont passer trois années de leur vie à étudier pour ÊTRE des professionnel.les dans l’accompagnement de personnes fragilisées et vulnérables à bien des égards.
Chacun.e est vulnérable à sa façon et il n’est pas évident de reconnaître et d’accueillir le maelström d’émotions qui semblaient submerger par petites vaguelettes successives certain.es d’entre eux lors de notre première rencontre mais ce qui m’a considérablement frappé aujourd’hui c’est l’angoisse et la peur qui ressortait de ce premier exercice de présentation alors qu’ils et elles ne se connaissaient pas, c’est aussi cette facilité apparente de se dégager de ce poids devenu trop lourd après des semaines de confinement et d’absence sur les bancs de l’école.
Jamais je n’avais ressenti avec autant d’acuité cette vibration dans ma classe et c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il était temps d’agir pour instaurer un espace de respiration, comme un seul souffle nous reliant les un.es aux autres. Je me le suis promis, cette année particulière le sera à plus d’un titre et la pratique de la méditation me permettra d’instaurer un climat de classe que je souhaite le moins anxiogène possible.
Se (re)connecter à son corps pour pouvoir être dans l’accueil des émotions même les plus inconfortables, se laisser un temps de pause avant de ré-agir, être bienveillant.e vis-à-vis de soi et des autres sans juger la situation mais ÊTRE là, instant après instant auprès de la personne dont on a la charge sachant combien parfois cela peut-être frustrant et momentané.
Peu importe l’éphéméréité de la relation (éducative, amicale ou sentimentale), elle nous construit en tant qu’individu. Elle nous permet parfois d’explorer certaines zones sombres et de constater qu’elles existent, elles nous permet de donner le meilleur de nous-même, elle nous permet de grandir tout simplement. De bien belles qualités éducatives pour nos futur.es éducateur.trices mais surtout l’envie aujourd’hui de faire jaillir la lumière dans un contexte morose.
Comme je le disais, beaucoup d’angoisses et de peur, le désir aussi d’avancer malgré ou à cause de la situation, preuve s’il en est que la COVID laisse(ra) des marques indélébiles et qu’il faudra du temps. J’ai aussi surtout envie de sortir de ce discours ambiant qui culpabilise et condamne ces jeunes c… qui m’ont semblé au contraire très concernés et très inquiets. Discours moralisateurs et sanctions ne font que renforcer un sentiment d’insécurité et je les trouve au final bien sages, ces jeunes ados, de supporter toutes ces contraintes à leur fougue et à leur droit à « respirer » sans entrave. Parlons-en de cette respiration car comment dès lors lui porter attention alors même qu’elle est contrainte? Sans nul doute ce sera l’enjeu de cette année académique.
éphéméréité ou impermanence…
Effectivement et une fois encore notre (la ?) société faut (du verbe faillir…) à sa mission en n’étant que dans la réaction et pas dans la vue et la gestion du futur, ce que ces étudiants semblent très bien ressentir même s’ils ne peuvent mettre de mots là-dessus. Ils se sentent et dans la pratique sont laissés au bord du chemin. Et aussi culpabilisés (« ces jeunes c… irresponsables » qui mettent en péril notre bel édifice sociétal)
Trop préoccupé à maintenir en vie le monde maintenant, qui n’est autre que celui d’hier, on oublie de semer celui de demain. La récolte sera maigre et il reste à espérer que ceux qui débutent aujourd’hui auront encore le courage de semer à nouveau (et du nouveau) sur un sol que l’on aura –au propre comme au figuré– brûlé en profondeur.
Alors oui, le temps gagné en dehors de l’hystérie covidienne ne peut qu’être profitable. Pour ne pas répéter les erreurs et pour être autrement.
« De temps en temps
Les nuages nous reposent
De tant regarder la lune »
(Bashō)
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