Méditer, la révolution pas si tranquille que ça

Méditer, la révolution pas si tranquille que ça

Méditer pour reprendre le propos de Fabrice Midal (que j’aime beaucoup) c’est « se foutre la paix » ( https://www.fabricemidal.com/meditation-actu/foutez-vous-la-paix-et-commencez-a-vivre/) , tellement simple et complexe à la fois. On se demande même comment on n’y avait pas songé plus tôt, merci Fabrice -). Et pourtant nous sommes nombreux.ses à courir après le temps, à rechercher l’équilibre entre vie privée et professionnelle, à chercher la recette du bonheur tant vantée par les médias en tous genres se désespérant de ne pouvoir y arriver… moi aussi! Figurez-vous que j’ai cherché (et je n’ai pas trouvé, ouf… pas besoin de lire le reste de l’article!). Je n’ai pas trouvé le bonheur certes mais j’ai re-trouvé quelque chose que j’avais perdu il y a longtemps, je ME suis retrouvée grâce à la méditation.

Qu’est-ce que cela signifie au fait? Que vraisemblablement je m’étais perdue en cours de route, que je m’étais oubliée en me lançant avec frénésie dans de multiples projets, tous commencés mais jamais finis. Toujours insatisfaite de ce que j’avais, toujours « en manque de » jusqu’au jour où la machine commence à se gripper et que, ne voyant plus d’issue, j’ai découvert la méditation ou plutôt la méditation est venue à moi.

J’ai de la chance car je n’étais pas encore trop « abîmée » et que l’instructeur qui m’a guidée sur ce chemin était plein d’humour et de tendresse, cela m’a aidée à continuer parce que franchement la première séance de méditation fut mémorable… Imaginez une salle de gym avec une vingtaine de participant.e.s allongé.e.s à même le sol, les yeux fermés, respirant calmement, tranquillement, sans aucun bruit si ce n’est le déclenchement intempestif de la ventilation et puis moi. Assise, agitée, venue en voiture la musique « à fond » pour oublier le vacarme de mes pensées, me demandant ce que « je foutais là » et pourquoi je m’étais encore fourvoyée dans un truc saugrenu comme j’en avais l’habitude… aaaaahhh l’habitude, ce fameux pilote automatique qui nous fait agir comme un automate, sans même prêter attention à ce que nous faisons, mangeons, consommons… mais aussi l’aspect saugrenu (pensais-je à l’époque) de la méditation. Pourquoi je vous dis cela? Parce qu’il s’agit de deux éléments fondateurs de toute pratique méditative, l’habitude et la nouveauté.

L’habitude nous permet de « fonctionner à l’économie » sans se poser de question, elle nous rassure en quelque sorte et la nouveauté fait généralement peur et pourtant ce sont deux éléments qui constituent la clef de voûte de la méditation. Avec un peu de pratique, on se re-connecte à soi et on permet (enfin) à nos émotions, sensations, pensées d’éclore et d’être telles qu’elles sont, sans chercher à les modifier ou à les faire disparaître, à prendre enfin conscience de notre propre mode de fonctionnement. C’est une nouvelle façon de fonctionner, un peu déroutante au début. Je suis devenue mon propre laboratoire d’expériences et ça, c’était tout à fait nouveau pour moi! Et cet oeil neuf que je posais sur moi avec bienveillance (oui, vous avez bien entendu parce que le regard que vous avez sur vous-même est quand même rarement bienveillant, il est même plutôt (très) critique!!!) était celui d’une autre personne, comme si je me découvrais pour la première fois! Ce regard du débutant c’est une des premières choses que « vous apprenez » en commençant à méditer. Au final, tous les éléments étaient là pour me permettre de pousser une nouvelle porte et satisfaire ma curiosité.

Pratiquer oui mais comment? Rappelez-vous, « foutez-vous la paix » et soyez (un peu) indulgent avec vous, donc pratiquez sans vous martyrisez-). Au début c’est quand même loin d’être fun, il faut le dire! Le tout c’est de s’y mettre et ce qui me « fait tenir » c’est de me dire que c’est comme un entraînement sportif càd que plus on s’entraîne à méditer et plus ça devient évident et non pas facile hein-). Cela devient comme une évidence, que méditer commence à faire partie de ce que j’appellerai « une routine quotidienne » oui mais bon, on a dit pas de routine! C’est vrai mais je parle ici d’intégrer votre pratique à votre quotidien-) et non pas d’en faire une « corvée » supplémentaire à intégrer à une journée déjà ultra-super-chargée!

Avec un peu d’entraînement, vous pourrez varier les moments et la façon de pratiquer et ce, quel que soit le moment et l’endroit. Vous pourrez trouver refuge en vous quand se lèvera la tempête ou quand se profileront de brefs moments d’accalmie, que vous pourrez accueillir comme il se doit. Vous découvrirez sûrement de nouvelles activités qui vous relieront un peu plus à votre pratique et vous-même découvrirez de nouveaux chemins, plus en adéquation avec votre personnalité.

En bref, faites-vous (pour une fois) confiance et voyez chaque moment de chaque nouvelle journée comme une opportunité à saisir et non comme une charge supplémentaire. Ce qui est là ne peut être changé mais la façon dont vous l’accueillez changera la manière dont vous aborderez votre journée.

« Me réveillant ce matin, je souris. J’ai 24 heures toutes nouvelles devant moi. Je fais le voeu de les vivre en pleine conscience ». Thich Nhât Hanh

Et parce que j’aime particulièrement la symbolique des portes (Yeunten Ling, Huy)